Et si la récolte se faisait toute seule ?

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Le tracteur est l’engin polyvalent par excellence. Aujourd’hui, les constructeurs rivalisent déjà d’inventivité pour rendre cet outil aussi confortable, maniable et efficace que possible. Et pourtant, ils sont bien loin d’avoir dit leur dernier mot. Massey Ferguson, New Holland, Case IH, et bien d’autres encore ont les yeux tournés vers l’avenir. Ils entendent bien faire entrer la science-fiction dans la vie quotidienne des agriculteurs. Tour d’horizon des principales axes d’innovation.

Surmonter la pénurie de main d’œuvre

Il suffit de lire la presse pour s’en rendre compte : le secteur de l’agriculture manque de bras. Le domaine intéresse de moins en moins les jeunes alors même qu’on lui en demande toujours plus. Résultat : une pression accrue pour les exploitants qui ploient sous une charge de travail presque insoutenable.


La solution des constructeurs ? Des tracteurs autonomes. L’automatisation peut prendre plusieurs formes: autoguidage, automatisation assistée (par un ou plusieurs opérateur(s)), automatisation supervisée et automatisation totale. Mais quelle que soit l’option choisie, il s’agit de laisser la machine opérer sous contrôle électronique, à l’aide de capteurs embarqués qui lui permettent d’effectuer une tâche préalablement programmée par l’exploitant ou même de cibler certaines zones ou certaines cultures spécifiques. Il suffit alors d’une tablette ou d’un ordinateur pour accomplir le travail de plusieurs personnes et ce… à distance.


Toutefois, il faudra attendre encore un peu avant que ne soit commercialisé ce type d’engin. En effet, la législation n’autorise pas encore la circulation de véhicules autonomes sur la voie publique. Pour contourner le problème et tenter d’obtenir plus rapidement une certification, certains fabricants se tournent vers des solutions hybrides. C’est le cas de Massey Ferguson, par exemple, qui propose un tracteur en pilotage automatique dans les champs mais sous contrôle de l’opérateur une fois de retour sur la route.

Soigner la terre

Une autre tendance en vogue consiste à concevoir des solutions visant à éviter le compactage de la terre et l’endommagement des cultures. Pour ce faire, les fabricants cherchent à réduire le poids des engins. Une première option, qui rejoint celle de l’automatisation, consiste à produire des tracteurs sans cabine, qui sont alors contrôlés à distance ou programmés pour fonctionner seuls.


John Deere propose en outre de dire adieu aux quatre roues motrices pour passer à un tracteur sur chenilles. Ainsi, le poids déjà moindre de l’équipement est mieux réparti sur la surface de passage et les dentelures des chenilles sont conçues pour endommager le moins possible la terre.
Mais la palme de l’innovation en la matière revient sans doute à Fendt, qui a imaginé non pas un nouveau modèle de tracteur, mais un essaim de robots miniatures. Il s’agit ici d’amener sur le champ toute un groupe de petits robots qui, en communiquant entre eux, pourraient assurer un travail à grande échelle pendant une durée prolongée.

Grâce à leur taille réduite, les outils sont respectueux du terrain mais très facile à transporter. Par ailleurs, cette solution permettrait de limiter les coûts d’investissement, chaque unité pouvant être achetée, remplacée ou réparée séparément si besoin. Et en cas de panne d’un robot, le reste de la cohorte peut prendre le relais pour terminer le travail comme si de rien n’était.

Respecter l’environnement

Toutefois, la question centrale est la même que dans tous les secteurs économiques : comment rendre les tracteurs plus écologiques ? Peu à peu, les moteurs classiques disparaissent. Adieu diesel et méthane, place à l’hybride et à l’électrique.
Les solutions ne manquent pas et chacun y va de son idée. Si certains fabricants équipent leurs nouveaux modèle d’un système de fonctionnement sur batterie (c’est le cas de John Deere), d’autres comptent sur la génératrice du tracteur lui-même pour produire l’énergie nécessaire (c’est l’option choisie par Joskin).
Dans ce domaine, c’est l’entreprise Steyr qui mérite d’être saluée. Elle dévoile un système révolutionnaire qui consiste à équiper le tracteur d’un moteur thermique de 200 ch. capable de recharger plusieurs batteries correspondant aux quatre roues, afin d’entraîner le déplacement de la machine.

Certes, les tracteurs sont déjà des outils polyvalents et hautement techniques. Mais les producteurs regorgent d’idées nouvelles pour aller toujours plus loin. Le secteur agricole n’a rien à envier à ses concurrents en ce qui concerne l’utilisation des nouvelles technologies. Et à mesure que la science-fiction s’invite dans les campagnes, les tracteurs gagnent également en confort et en esthétique, des critères également non négligeables pour tout nouvel achat. Reste à voir quelles solutions s’avèreront réellement efficaces et combien de temps il leur faudra pour parvenir jusqu’au marché européen.

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