Camions de course : un autre type de bolides
Imposants, lourds et pourtant vifs et ultrarapides, les camions de courses impressionnent tant par leur taille que par le côté spectaculaire du show. D’immenses carcasses de carbone fonçant à 160 km/h sur des circuits d’asphaltes mythiques : il n’en fallait pas moins pour s’attribuer le titre de deuxième rassemblement de spectateurs sur les pistes européennes derrière la F1. Petit tour d’horizon de ces courses emblématiques.
La course de camion, l’histoire des mastodontes
Différents championnats nationaux et une compétition européenne forment aujourd’hui, sur le Vieux Continent la majeure partie des courses. Issus de camions de série, l’idée née à la fin des années 70 aux États-Unis lors du tournage du film « Tu fais pas le poids, Shériff ! » avec Burt Reynolds, que de lancer à toute vitesse sur circuit des camions à semi-remorque. Ainsi, ces camions, utilisés jusqu’ici de manière logistique, deviennent dans la décennie suivante de véritables monstres de course. Le record de vitesse est d’ailleurs établi à 241 km/h en ligne, aux États-Unis. Une véritable prouesse lorsque l’on sait le poids minimum aujourd’hui réglementaire en compétition : 5800 kg.
Très vite, le succès des compétions organisées en Amérique incite à créer l’ETCR – European Truck Championship Racing pour Championnat d’Europe des Courses de Camions. En 1985. Cette compétition passera sous l’égide de la FIA en 1993. Trois catégories émergent alors dont 2 continuent de faire le bonheur des fans : Série, Super Trucks (camions prototypes) et Endurance (les fameuses « 24h du Mans », notamment, sont toujours une épreuve phare de la saison). On dénombre alors 7 courses par catégorie mais l’une d’elle, en raison des coûts pour les équipes, disparaît au début du XXIème siècle : les Super Trucks.
Pilotes, engins : des règles pour la sécurité, d’abord
Si les coûts ont explosés et que certaines catégories ont disparu du championnat européen, certaines limitations ont permis l’entrée en compétition de nouveaux acteurs. Ainsi, en conservant la catégorie « Série » et en réglementant l’utilisation de pièces n’étant pas d’origines, la FIA permet à Renault Trucks d’intégrer la compétition en 2006. Ces règles ont pour but de stabiliser l’organisation et les équipes en lice.
Les camions, eux, sont régis par des normes strictes : 13 000 cm3 pour les monstres et un bride d’admission turbo de maximum 65mm. Aucun élément mécanique ne doit être conçu pour l’aérodynamisme. Maximisant par la même l’inertie de la machine. C’est en ce sens et par mesure de sécurité que la vitesse a été limitée à 160km/h sur circuit. Il faut savoir que les camions sont suivis par un système GPS et chaque dépassement de cette vitesse entraîne une série de pénalités de temps.
Le poids minimum des véhicules doit être de 5500kg répartis de la manière suivante : 3300kg minimum sur l’essieu avant et 2200 minimum sur l’essieu arrière. Les pilotes, quant à eux, ont l’obligation de porter un casque intégrale du dispositif HANS (Head And Neck Support pour Soutien de la Tête Et du Cou) ainsi qu’une tenue complète ignifugée.
De série mais pas banal, des constructeurs ingénieux.
Cette compétition et ses règles spécifiques ont poussés les habituels constructeurs de transporteurs de série à aller vers la performance. La FIA, cependant, a réglementée les courses en obligeant la construction d’un minimum de 100 exemplaire du modèle utilisé en course et le moteur doit provenir de la gamme commerciale. Cela n’empêche en aucun, de voir lorsque ces bolides sont lancés à pleine vitesse en ligne droite dans un vacarme tonitruant, que les moteurs sont 2 à 2,5 fois plus performants avec leurs 1200 ch. Ainsi, Mercedes, Renaults, Man, Iveco, Volvo et autres se mettent au diapason et fournissent chaque années de superbes machines, prouesses de puissance.
D’ailleurs, sachez que la prochaine étape au Mans se tiendra les 28 et 29 Septembre 2019 et fera office d’avant dernier circuit de la saison et sera potentiellement décisif dans la course au titre. Ne manquez donc pas ce rendez-vous.