Quelles sont les conséquences de l’épidémie de coronavirus sur le secteur des véhicules industriels
Alors que les cas de COVID-19 continuent de se multiplier en Europe, aux États-Unis et dans le reste du monde, après l’apparition du virus en Chine, le secteur des véhicules industriels fait face à de nombreux défis et adopte des mesures pour minimiser les conséquences de l’épidémie.
Report d’événements majeurs en Europe en raison du coronavirus
Les premiers signes de troubles et, par conséquent, les premières mesures décisives, sont apparus avec les premières annulations et les premiers reports de salons et conventions d’envergure. Le grand salon de construction SaMoTer, en Italie, a annoncé fin février que son exposition de Vérone serait reportée en raison de l’épidémie et conformément aux restrictions nationales actuelles. L’événement est désormais prévu du 21 au 25 octobre.
Dernièrement, à mesure que le nombre de victimes du coronavirus croît dans de nombreux pays, d’autres salons ont été reportés. Smopyc, le plus grand salon professionnel d’équipements de construction en Espagne, qui devait à l’origine se dérouler du 1er au 4 avril, a été repoussé au 23-26 septembre, l’Espagne étant le pays d’Europe le plus touché par l’épidémie à l’heure où est écrit le présent article.
La Hannover Messe, exposition allemande dédiée à la production industrielle, à l’automatisation et à la logistique a également été reportée d’avril aux 13-17 juillet.
BAUMA China, prévue du 24 au 27 novembre, est pour l’instant maintenue et continue les préparatifs.
Retrait de Volvo à la CONEXPO en raison d’inquiétudes liées au virus
Bien que l’inquiétude se fasse de plus en plus présente aux États-Unis, la Conexpo, le plus grand salon de construction nord-américain est actuellement en cours à Las Vegas. Quelque 100 000 visiteurs y sont attendus. La plupart des exposants sont au rendez-vous, mais quelques grands noms ont renoncé à participer. Le groupe Volvo a annoncé qu’il n’enverrait pas de représentants à l’évènement, préférant donner la priorité à la santé de ses employés et limiter autant que possible leurs déplacements. Des contractuels ont été embauchés sur place pour tenir la vitrine et le stand Volvo. Wacker Neuson et JLG ont également décidé de ne pas envoyer de représentants européens à la Conexpo tandis que Liebherr a donné à ses employés européens le choix de partir ou non pour Las Vegas.
Volvo a, en outre, annulé sa conférence de presse internationale pour le plus grand lancement d’un camion dans toute l’histoire de l’entreprise, au lieu de quoi la marque a présenté les modèles de camion mis à jour, les FH, FH16, FM et FMX, lors d’un séminaire en ligne.
Importants défis dus aux dérèglements de la chaîne logistique
L’épidémie de coronavirus a poussé de grands fabricants d’équipements d’origine à instaurer des mesures de protection de leur entreprise. Début 2020, la Chine était majoritairement confinée, plaçant certains maillons de la chaîne logistique sous pression, car beaucoup dépendent de la capacité de production chinoise.
À la Conexpo, Komatsu a fait une présentation sur les conséquences du coronavirus pour leur chaîne logistique et a confirmé que les capacités de production de la marque restaient positives pour le mois de mai.
Suite aux pénuries causées par le manque de fournisseurs chinois, JCB a diminué ses niveaux de production dans les usines britanniques pendant quelques temps. L’entreprise a également accordé temporairement à ses employés une semaine de travail de 34 heures, mais les 39 heures par semaine sont à nouveau de mise depuis que les usines chinoises se remettent doucement en activité.
Malheureusement, le ralentissement et le report de certains chantiers ont causé de nombreux licenciements chez les ouvriers du bâtiment. Depuis que le virus s’est déclaré, environ 50 000 travailleurs du secteur de la construction à Hong Kong ont perdu leur emploi. Un scénario qui risque fort de se répéter à différents niveaux dans de nombreux pays du globe, étant donné que le virus continue de se propager.
Adapter les emplois à la situation actuelle
De nombreuses organisations ont pris des mesures visant à réduire voire à interrompre les déplacements afin de diminuer les risques d’infection sur le lieu de travail. Le télétravail est également recommandé par certains employeurs.
« Le secteur des véhicules industriels est très international. On passe beaucoup de temps dans les aéroports, à voyager pour rencontrer clients, fournisseurs et collègues. On comprend bien que certaines organisations décident de réduire les déplacements de leurs employés pour limiter les risques. En réalité, les professionnels du commerce, de l’informatique, de l’administration et du marketing, dans notre secteur, peuvent travailler n’importe où , tant qu’ils ont accès à une bonne connexion internet. Pour le moment, on peut utiliser la technologie pour être en lien les uns avec les autres et continuer les missions en cours. Je ne cherche pas à minimiser le sérieux de cette situation, mais une coupure internet aurait des répercussions économiques bien plus graves », estime Gauthier Dominicy, directeur du marketing pour Mascus.
En termes de technologie et d’activité en ligne, un autre bon exemple d’adaptation est offert par l’entreprise Ritchie Bros., première entreprise mondiale de vente aux enchères de véhicules industriels et de camions d’occasion. Celle-ci a décidé de transformer ses prochaines ventes aux enchères, en France et en Allemagne, en ventes au chronomètre en ligne. Les acheteurs pourront enchérir sur des milliers d’articles directement depuis leur ordinateur.
Prochaine vente aux enchères Ritchie Bros. à St Aubin Sur Gaillon, France, du 17 au 18 mars – Vente au chronomètre en ligne uniquement (enchères en ligne ouvertes à partir du vendredi 13 mars à 9h00)
Prochaine vente aux enchères Ritchie Bros. à Meppen, Allemagne, du 26 au 27 mars – Vente au chronomètre en ligne uniquement (enchères en ligne ouvertes à partir du jeudi 19 mars à 9h00)
Le secteur des véhicules industriels se prépare aux conséquences à long terme de cette crise planétaire. Néanmoins, les signes de guérison sont encourageants, comme le montre la lente réouverture des usines en Chine. Toutefois, le pire reste à venir pour des pays comme l’Italie, la France ou l’Espagne, dans lesquels l’activité industrielle est suspendue lors des périodes de quarantaine exigées par les gouvernements comme en Italie, où les citoyens sont invités à rester chez eux afin de limiter la propagation du virus.
